En 2013, le Ministère de l’Education Nationale à lancé un plan pour développer la scolarisation des enfants dès deux ans, avec pour cible les Zones d’Education Prioritaire. Leur objectif ; favoriser la réussite scolaire des enfants défavorisés.
Selon Bernard Golse, pédopsychiatre & psychanalyste, « la scolarisation avant la crise des 2 ans et demi n’a aucun sens ». Il concède cependant que cette limite de deux ans et demi est une moyenne et que donc la scolarisation précoce devrait se faire au cas par cas. En effet, les professionnels de la petite-enfance sont unanimes, il y a un grand écart de développement entre un enfant de 2 ans et un enfant de 3 ans. A cet âge, les enfants sont encore des bébés qui ont des besoins bien spécifiques en termes de sommeil, d’attention, de protection, d’affection.
Alors, la très petite section est-elle une bonne idée ?
OUI, CAR :
- lorsqu’elle correspond à ses besoins et se déroule dans des conditions adaptées, la scolarisation précoce notamment dans les familles les plus défavorisées est un atout pour l’enfant.
- la scolarisation dès 2 ans semble présenter un véritable intérêt sur le plan du développement du langage. A l’école, l’enfant va développer son langage in situ et de façon sensorielle, chose qu’il ne fera pas à la maison. Et c’est très important pour la suite de son développement mais également pour sa socialisation. A l’école, le tout-petit sera dans l’interaction et dans le rapport à l’autre.
- d’un point de vue pratique l’école maternelle est gratuite ce qui est positif. Cela permet également aux parents au foyer de liberer du temps et de travailler par exemple
NON, CAR :
- à 2 ans, un enfant a besoin d’une grande attention et d’un sentiment de sécurité. Il passe d’une relations personnalisées avec un adulte dans un cadre sécurisé, à la vie au sein d’un groupe important alors même qu’il ne connait pas encore sa place dans un groupe et qu’il ne s’exprime pas ou peu ce qui rend la communication très difficile. Il y a donc un risque pour l’enfant scolarisé précocement de vivre un sentiment d’abandon et d’insécurité affective qui l’empêche de grandir.
- Les conditions d’accueil, telles qu’elles sont organisées aujourd’hui, sont plutôt néfastes au bon développement psychoaffectif du tout-petit : classes surchargées sous la responsabilité d’un ou de deux adultes, rythmes veille->sommeil, bruit, manque d’espace, tout cela en continu dans des journées très longues.
ALORS :
Le personnel encadrant doit être mieux formé. Aux vues des différents arguments, des différences de développement et de niveaux socioculturels qui existent entre les tout-petits, la scolarisation précoce ne doit pas être complètement rejetée. Le profil de chaque enfant doit être pris en compte afin de proposer à ceux dont l’évolution le permet de profiter de la TPS. Elle peut être adaptée à certains enfants suffisamment mûrs et à certains enfants issus de milieux défavorisés mais à condition que les structures soient adaptées et que les encadrants disposent de la bonne formation.
